Jabber à l’INSA de Toulouse

Maxime est étudiant à l’INSA de Toulouse, école d’ingénieur publique généraliste existant également à Lyon, Rennes, Rouen et Strasbourg. Avec l’aide d’autres étudiants et du service informatique de l’école, il a mis en place un service Jabber pour tous les étudiants du campus.

Max s’est prêté au jeu de l’interview : tour d’horizon du service en passant par sa mise en place, la technique, son évolution, son utilisation et ses perspectives.

Peux-tu te présenter brièvement ?

Je m’appelle Maxime Chéramy et je suis étudiant en 3ème année Modélisation, Informatique et Communication à l’INSA de Toulouse.

Quand et comment as-tu eu l’idée de mettre en place un serveur Jabber dans ton école l’INSA de Toulouse ?

L’idée ne vient pas de moi mais ressort du constat d’un besoin plus général :
Historiquement, nous avions un serveur IRC relié au réseau informatique des résidences. Pour diverses raisons, sur lesquelles il n’est pas intéressant que je m’étende ici, ce serveur est devenu contraignant à utiliser et sa fréquentation a lourdement chuté il y a 3 ans environ.
Il y a 1 an et demi nous avons tenté de remettre en place un serveur IRC sur une machine accessible depuis notre réseau VPN mais ça n’a pas duré longtemps car il s’agissait d’une installation de fortune dans l’appartement d’un étudiant et l’IP statique utilisée est redevenue dynamique.
C’était une expérience certes très courte mais qui nous a motivé à faire les démarches nécessaires pour obtenir un vrai serveur de messagerie instantanée pour y héberger des salons de discussion.

Nous (à savoir Vincent, Thibaud, Guillaume, Mathieu, Baptiste et moi) nous sommes rassemblé autour de ce projet pour demander au CRI (Centre des Ressources Informatique) un serveur que nous administrerions nous-même pour y installer un serveur Jabber et d’autres services.

Nous avions le choix entre IRC et Jabber mais le CRI nous a imposé certaines contraintes qui nous a décidé pour Jabber. Le serveur est en place depuis bientôt un an.

Quels sont ces contraintes ?

Principalement :
– Authentification des utilisateurs pour que le serveur ne soit utilisable que par des étudiants de l’école ;
– Les mots de passe ne doivent pas circuler en clair.

Cela devenait vraiment compliqué à faire avec IRC alors qu’avec Jabber c’est plus dans sa logique de fonctionnement.

Quelle démarche as-tu adopté pour convaincre les décideurs ?

Je pense que ce qui a permis de les convaincre c’est que nous avons montré que nous étions motivés, capables et sérieux. Et cela vient certainement du fait que notre projet était suffisamment bien préparé.

J’aimerais en profiter pour les remercier d’avoir accepté notre projet et je voudrais aussi remercier tous ceux qui ont répondu à mes questions et qui ont accepté de partager leurs expériences.

Quelles solutions techniques ont été choisies et pourquoi ?

Après avoir testé différents serveurs Jabber et étudié leurs avantages et inconvénients, notre choix s’est arrêté sur Openfire. Je pense que son point fort réside dans son interface web d’administration. Nous avons pu en quelques clics configurer l’interfaçage avec l’annuaire LDAP et limiter l’accès au serveur aux connexions sécurisées (TLS). Nous pouvons aussi gérer très simplement les salons de discussion.
Les autres serveurs possèdent d’autres qualités qui nous ne sont pas forcement utiles (multi-domaine, cluster, meilleures performances, etc).

Quels services sont offerts à ce jour ?

L’authentification se fait en utilisant l’annuaire LDAP de l’école ce qui permet de fournir automatiquement une adresse Jabber à tous les étudiants. Leur identifiant Jabber est alors identique à leur adresse email.
La connexion serveur à serveur est active ce qui signifie que l’on peut dialoguer avec des personnes extérieurs qui sont sur le réseau Jabber mondial.

Et bien sûr, il y a des salons de discussions (MUC).

Une extension de services est-elle prévue ?

Nous avons un bot que j’ai programmé spécialement pour nos besoins et qui anime entre autre un Quizz et qui annonce sur le salon principal les nouveaux messages postés sur le forum des étudiants.

Bien sûr, si de bonnes idées remontent et qu’elles sont simples à mettre en place, cela sera fait.

Comment est publicisé le service ? Comment est-il perçu ?

Il a été bien accueilli par les étudiants qui sont habitués à l’IRC avec cependant quelques critiques sur les clients Jabber. Il n’y a pas de retours vraiment négatifs puisque ceux qui ne sont pas intéressés ne l’utilisent pas et cela s’arrête là.

L’installation d’un logiciel supplémentaire et sa configuration rebute pas mal de monde. Pourtant, lorsque nous en parlons, les gens trouvent ça sympa. C’est pour cela que nous attendons avec impatience l’arrivé d’un bon client web. Nous en avons essayé plusieurs mais aucun n’est vraiment satisfaisant.

Possèdes-tu quelques statistiques ? Notamment le nombre d’utilisateurs actifs ?

Avant tout, il est nécessaire je pense de décrire la situation pour mieux interpréter les chiffres. L’INSA de Toulouse c’est une école d’environ 2100 étudiants dans le cycle d’ingénieur qui se fait en 5 ans. C’est une école généraliste qui débouche sur une dizaine de spécialisations allant du génie biochimique à la physique en passant par le génie mécanique et l’informatique.
Il s’agit donc d’un public très varié qui n’est pas toujours intéressé par ce type de service et qui utilise déjà MSN, Skype, Gtalk ou d’autres logiciels de messagerie instantanée. De plus, les occasions de se rencontrer en personne sont grandes puisque la majorité des étudiants vivent sur le campus et que nous avons accès à un large panel d’activités grâce à nos clubs et associations.
Et ce n’est pas non plus le seul moyen d’échange entre les étudiants puisque nous possédons aussi un forum assez actif.
Cela étant dit, après un peu moins d’un an, nous avons en soirée une vingtaine de personnes connectées dont une bonne moitié qui rejoint automatiquement le salon principal à la connexion. Ce n’est certes pas énorme mais je suis assez confiant sur l’avenir.

Quelle est votre consommation de ressources ? (question récurrente avant toute mise en place de services)

Le serveur utilisé sert déjà pour d’autres services dont en particulier le serveur web où sont installés entre autre le webmail et le forum (900 000 pages vues/mois). Au final, la consommation CPU du serveur Jabber est insignifiante comparée à Apache+PHP+MySQL et la consommation en mémoire reste raisonnable. Le serveur est un Pentium 4 ‘B’ à 3.06 GHz avec 1 Go de RAM.

Quels sont les points positifs de ce déploiement ?

– Pas de pannes, le serveur est stable ;
– Jabber permet de faire ce qu’IRC permet et plus encore.

Quels sont les axes d’amélioration ?

– Beaucoup de clients Jabber mais pas un seul vraiment convainquant : une impression de logiciels non finis et qui sont loins d’exploiter le potentiel de Jabber ;
– Pas assez d’utilisateurs.

Les autres INSA (Lyon, Rennes, Rouen, Strasbourg) vont-elles suivre ? Avez-vous engagé des démarches à ce sujet ?

Je ne sais pas si les autres INSA vont suivre mais je le souhaite et je suis prêt à aider quiconque voudrait installer un serveur dans son école (INSA ou non).

Merci beaucoup Maxime pour ta disponibilité et ton engagement.

Mon petit doigt m’a dit qu’il y avait beaucoup d’autres services Jabber dans les écoles et universités… À suivre…

6 commentaires sur “Jabber à l’INSA de Toulouse

  1. Bravo à l’INSA pour cette initiative qui ne demande qu’à être copiée :)

    Pour cette sombre histoire de clients, il reste la possibilité à ces chers étudiants de se lancer dans le vif du sujet: patcher, patcher, patcher, patcher ou forker, forker, forker :)

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  2. Et un P4 3GHz à 1Go de Ram pour 20personnes.
    Et à part amuser 20 personnes, le serveur fait qqchose de bien?

    Je taquine. Certes l’initiative est chouette, et le CRI de l’INSA est louable pour son consentement, mais une machine comme ca pour 20 personnes, c’est un peu honteux :
    1. pour l’environnement,
    2. pour tous les projets qui manquent de ressources (LinuxFR, TuxFamilly, Wikipédia, et tous ceux qui sont moins connus)

    Bref, y a t il un vrai projet louable à la hauteur de la bonté du CRI Toulousaing’ ?

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  3. Pingoomax, je ne comprend pas ta remarque, j’ai l’impression que tu n’as lu qu’une phrase en fin de paragraphe sans lire le reste :
    « Le serveur utilisé sert déjà pour d’autres services dont en particulier le serveur web où sont installés entre autre le webmail et le forum (900 000 pages vues/mois). »

    Ce serveur sert aussi pour un wiki, pour les pages web des étudiants, des clubs/assos, de serveur SVN+Trac, etc.

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  4. OK OK, sorry baby, j’ai peut etre raté un petite partie.
    Eh oh! Ca arrive à tout le monde.

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  5. Bonjour, j’habite dans la résidence R8 de l’insa Toulouse, je ne comprend pas grand chose à l’informatique et Promologis ont relié l’intranet à la résidence R3 mais je ne sais pas l’installé avec tous ce qui nous ont donné comme adresse ip, si quelqu’un pouvait m’aider ça serait sympa merci !!

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